15 octobre 2006

Frieze Londres (12-15 Oct 06)


Autoproclamée comme un des plus importantes foires du marché de l'art contemporain , la Frieze tient sa 5ème édition à Regent's Park. En regardant la couverture médiatique, qui choisit comme photo Kate Moss au vernissage, je me dis que chaque époque a ses icônes, mais qu'au moins dans les années 70 on aurait préféré un traitement warholien de la Brindille, plutôt qu'une énième photo bien lisse ou bien trash sur papier glacé qui n'étonne plus personne mais qui fait vendre.
Et justement de me demander en regardant la Frieze, si c'était la Frieze qui donnait le ton au marché ou le marché qui donnait le ton à la Frieze. Car devant certains stands, on est au spectacle, à se demander si finalement on ne demande pas à certains artistes de réaliser une pièce pour la Frieze, une pour Bâle puis une pour Miami. Et comme le marché est là indubitablement, cela doit être difficile pour les artistes de résister.
Evidemment certaines galeries à ce jeu là sont rodées et très habiles, comme les galeries et Yvon Lambert ou Gagosian qui exposent d'ailleurs, drôle de coincidence, les même séries de portraits "brûlés" de Douglas Gordon qui tient l'actualité avec sa belle exposition vidéo au MOMA à New York. Dans l'ensemble, ils prennent le minimum de risque , exposent des valeurs déjà établies internationalement qui font l'actualité et essaient d'amortir les frais de leur stand, d'où le prix lyrique de certaines oeuvres. Cela dit, on prend plaisir à admirer les stands de White Cube (belles pièces de Damien Hirst, de Damian Ortega ou Ceryth Wyn Evans) , de Marion Goodman (Thomas Struth, Anette Messager, John Baldessari, William Kentridge) , mais de découvertes pas vraiment , or c'était la promesse de départ de la Frieze. J' ai peut être l'explication de cette surenchère, "on" m'a dit que le coût d'un stand s'élevait à environ 55000€ pour 4 jours, il faut donc pouvoir rentabiliser et le temps c'est de l'argent donc peu de temps pour la découverte. C'est certainement pour cela que j'ai eu l'impression de faire du zapping , avec je le reconnais, l'excitation qui va avec, vite passons à l'artiste suivant qui va peut être me plaire davantage , et ainsi de suite ca peut marcher ... ou épuiser un peu comme sur Meetic, ou chacun se présente sous son angle le plus vendeur et pour être compris en un minimum de temps. Pour moi il me faut peut être davantage de mystère et de résistance, donc un autre rapport au temps que celui de la publicité ou de la finance dont Londres reste la capitale. Quelques exceptions à cette logique zapping avec les travaux présentés par les galeries Roger Ackling et Frith Street Gallery qui montrent des oeuvres qu'il faut prendre le temps d'apprécier : celles de Massimo Bartholiny, Anna Barriball, Annely Judd, David Nash.
En revanche, l'avantage d'avoir le marché, c'est d' attirer le monde entier, donc de belles découvertes dans les galeries étrangères, d'artistes qui sont certainement déjà très reconnus dans leur pays mais que je ne connaissais pas.
Ainsi la galerie libanaise Sfeir Semler avec le travail de Marwan Rechmaoui, qui propose un plan de la ville de Beyrouth sous forme de tapis en gomme noire avec une photo étonnament très paisible qui montre ce qu'on voit au bout de la ville : de l'eau. Belles photos d'amis de Hashem el Madani.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Cher Carré Rond, je vous ai un peu malmené chez Lunettes Rouges, don't take it personally! Londres est une ville trés riche, les 3 premières foires sont quand même: Köln, Basel et Chicago.
Sans polémique, le monde is such a bore!
Amicalement,
Thierry K. traube

18/10/06 11:38

 

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