31 janvier 2007

« Antonin Artaud, Logique de l’expérience », à la BNF site F.Mitterrand (Jusqu’au 4 février 2007)



Ironie de l'histoire que cet hommage rendu au génie torturé, au poète, au cinéaste, au dessinateur, à l’homme de théâtre qui refusait l'institution et choisit la marginalité.
Lui écrivait pour témoigner de sa souffrance "même si il n'avait rien à dire" et pour les "analphabètes" . Doit on comprendre que comme Deleuze, il écrit au nom des analphabètes, donnant la langue à ceux qui n'en n'ont pas, ou qu' il écrit pour nous tous qui sommes tous des analphabètes, et ainsi nous rappeler que la langue et le sens nous échappent toujours ?

Ne pas manquer le seul de ses films qui fut réalisé "Le coquillage et le clergyman" (1927) où là encore le langage cinématographique est non verbal, non linéaire , mais onirique et poétique.

Avec ses dessins, son rapport au corps le place dans la famille de Francis Bacon, tant le visage humain est ici, convulsion, cri.

Poignant, ce parcours fait toucher du doigt la complexité et le génie fulgurant d’un homme dévoré par sa « sur-acuité ».

www.bnf.fr

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est vrai nous sommes tous un peu des analphabètes devant lui ets es écrits après avoir lu un premier ouvrage avec Van Gogh, je vais essayer de me plonger dans sa correspondance du début avec Jacques Rivière et avant lire aussi l'Ombilic des limbes, cela doit être pas mal du tout...

31/1/07 12:49

 
Anonymous Anonyme said...

En visitant, je pensais au roman de Tabucchi « Tristano meurt » qui tourne autour de la question du témoignage et de ce qui reste lorsque le témoin a disparu. Tabucchi en a une vision pessimiste puisqu'il considère que les mots sont impuissants à assurer la survie du témoin. Mort, c'est mort.
D'une certaine manière, comme dans la tragédie grecque, chaque génération est condamnée à revivre les mêmes expériences.
Et il y a chez Artaud cette même conscience que le Verbe nous trahit en permanence, qu'il n'y a de vérité que du corps, finalement.
...Et « La coquille et le clergyman », je connaissais pas. Rien que pour ça, il faut aller voir l'expo !

31/1/07 17:43

 

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