05 novembre 2006

Busy Going Crazy (29 oct-14 janv 07)



L'exposition à ne pas manquer cet automne à Paris : la collection du belge brésilien Sylvio Perlstein à la Maison Rouge. Même si vous pensez ne pas être sensible à l'artmoderne et contemporain, c'est une excellente initiation.
Aux antipodes d'un art contemporain convenu et froid, cette collection témoigne des rencontres avec les avants garde et les artistes majeurs de notre siècle, de manière stimulante et joyeuse. Libre penseur, amateur curieux, loins des modes et des convenances, Mr Perlstein fascine par son ouverture d'esprit : il a aimé les collages dada (avec entre autres l'artiste peu connu Paul Joostens) les photos surréalistes des années 30 qui couvrent chez lui les murs du sol au plafond (Man Ray, Dora Maar...), celles plus récentes sur le thème du corps de Nicole Tran Ba Vang ou de Delphine Kreuter, l'esprit moqueur des belges avec Mesens, Broothers ou Magritte, les artistes brésiliens avec Tunga, Neto, Muniz, les minimalistes avec Judd, Robert Ryman, Flavin, les nouveaux Réalistes ou l'Arte Povera, et j'en passe. Exceptionnel aussi par la qualité des pièces, il a choisi celles qui interrogent notre regard, qui débutent un dialogue et restent mystérieuses comme ce Pol Bury aux boules rouges au mouvement à peine perceptible, ou encore cette cariole jaune avec foin et néon de Mario Merz.
Et puis on sent le côté intime qui relie l'homme à chacune de ses oeuvres, il vit avec et dit lui même qu"elles lui manquent quand il part en voyage". Ce qui pourrait n'être qu'une leçon magistrale d'art contemporain reste avant tout le témoignage d'un appetit insatiable pour "l'esquisito", mot brésilien qui évoque l'étrangeté des choses et l'envie d'être dérangé.
A lire aussi le billet de Lunettes Rouges sur cette expo.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour le coup d'œil sur ce lieu assez méconnu, tout en bas du bassin de l'arsenal.
Quant à l'expo, que j'ai vue la semaine passée, elle est assez bluffante, c'est vrai. Le seul reproche que l'on peut faire finalement, c'est de ne pas provoquer vraiment la surprise ; il n'y a quand même que des “classiques”. Mais on peut pas rester insensible devant un Tony Cragg, Mario Merz, Sol Lewitt ou Rebecca Horn. La pièce la plus impressionante ests sans doute le cabinet de photographies, empilées, les plus célèbres donnant la réplique à de moins connues. Et la vitrine où se cotoient des petits objets d'artistes divers, de manière domestique.
Mais je crois que le mérite de l'expo est de se confronter à ses propres choix.
J'aime toujours autant les minimalistes (j'ai entendu In C de Terry Riley hier soir, un bonheur absolu ! =:o)
Globalement, j'ai trouvé “l'enfer” assez convenu (sauf le diptyque de Mario Rio Branco). D'autant que la tonalité globale est plutôt celle d'une malice iconoclaste (le fémur d'homme belge de Broodthaers !).
A ce propos, ce Sylvio Perlstein, il me rappelle de plus en plus furieusement le banquier anarchiste de Pessoa... On se demande bien quoi en penser !!

14/1/07 20:56

 
Blogger Carré Rond said...

Merci Ulrich de ton commentaire.
Peut être qu'actuellement effectivement elle ne provoque plus la surprise. Mais si on replace dans le contexte, cette collection a été entamé il y a une cinquantaine d'année et à ce moment là les minimalistes n'étaient pas en odeur de sainteté, ni même très connus et/ou défendus. La critique américaine avec Greenberg en tête défendait essentielement à ce moment là les exprésionnistes abstraits avec Pollock, Franck Stella ou Barnett Newmann. Ce sont les artistes minimalistes eux mêmes qui ont commencé justement à écrire sur leur travail puisqu'on est jamais aussi bien servi que par soi même.
Enfin, pour "rebondir" sur "pas provoquer la surprise" ca dépend où on la place, une oeuvre de Piero de La Francesca pouvant à mes yeux se révéler très surprenante; souvent du fait des détails d'ailleurs. (cf le beau livre d'Arasse sur le sujet )

21/1/07 10:21

 
Anonymous Anonyme said...

Bon... Je ne voulais pas jouer les blasés. Parce que c'était vraiment une belle exposition. Je me demandais comment en parler. Comment deviner la figure du collectionneur au travers du labyrinthe des œuvres ? Car il est présent ( {bien que | parce que} inconnu), on dit qu'il vient déposer des objets das une chambre reconstituée, et en même temps il est absent. Peut-être même que ceci n'est pas une exposition mais un espace incertain de manipulation. Un pas réveille une bouffée d'images mentales qui renvoie à une organisation de l'espace. Malgré nous, nous traçons la géométrie d'un pur imaginaire nommé Sylvio Perlstein. Ne pourrait-on pas voir, dans la chambre ultime, une projection de la chambre de « 2001, une odyssée de l'espace » ? — Un passage.

2/2/07 19:38

 
Anonymous Anonyme said...

besoin de verifier:)

24/11/09 09:26

 

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