"la Cantatrice Chauve" mise en scéne par Lagarce (Théâtre Athénée Louis Jouvet jusqu'au 17 février 2007)
Dans le cadre de l'anniversaire de Jean Luc Lagarce (il aurait eu 50 ans cette année), "la Cantatrice Chauve" est rejouée telle qu'il l'avait mise en scéne . Lui qui disait faire du théâtre pour ne pas être seul, a bel et bien constitué sa famille qui lui rend vie car il s'agit ici des mêmes acteurs, de la même équipe pour l'éclairage , le décor, et la bande son que de son vivant.
Si l'homme de théâtre avait choisi cette pièce mythique d'Ionesco c'est que lui aussi s'interrogeait beaucoup sur la valeur que l'on peut accorder aux mots, sur l' impact sur celui qui les reçoit. Parrallèlement il critique également les modes de vie conventionnels, dit "petits bourgeois" pour la superficialité des rapports humains.
Aux dires D'Ionesco, l'idée de la pièce lui serait venue quand il apprit l'anglais via la méthode Assimil. Il y découvre un langage qui tourne dans le vide dans un échange banal de propos anodins.
C'est le point de départ d'une critique du langage, du manque de communication, de la superficialité et l'absurdité des rapports humains dans un cadre de vie petit bourgeois.
C'est au printemps 1950 qu'a lieu le première représentation dans la petite salle des "Noctambules". Côté spectateurs c'est le vide ou les huées. Côté critique, la pièce se fait descendre. Sa première carrière s'achève le mois suivant au bout de 25 représentations. Seuls quelques gens de lettres la défendent avec Jean Paulhan, Breton, Queneau, Audiberti ou encore Camus. Il faudra attendre 7 ans pour que le tout Paris se rende à la Huchette. (qui détient aujourdhui le record de nombre de représentations avec sa 15500 ème ).
Ici à l'Athénée, la mise en scène millimétrée par Lagarce rappelle des images de Jacques Tati mais surtout les rythmes des sitcoms (avec éclairages et applaudissements). C' est drôlatique. La Cantatrice n'a pas changé de coiffure et nous rions jaune.
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