Biennale de Lyon, Le Spectacle du Quotidien (jusqu'au 3 Janvier 2010)
Formidable biennale, d'où se dégage une impression de fluidité et de partage. Le thème renvoie au groupe Fluxus, à Robert Filliou qui disait que : "l'art c'est ce qui rend la vie plus belle que l'art".Il est traduit dans de multiples formes, avec les touchantes chaises de Georges Brecht présentées comme fil rouge de l'ensemble (Chair Events 9 Event Glasses, 1960-1986).
On oublie complètement que le commissaire d'exposition, Hou Hanrou, en remplaçant Catherine David au pied levé, n'a eu que 6 mois pour préparer cette Biennale dont 60 % des oeuvres sont produites spécifiquement pour l'occasion.
Dans l'entrepôt Bichat, Pedro Cabrita Reis redessine avec force et poésie l'espace avec des néons, ceux-là même qu'on aurait pu trouvé dans cet atelier si il n'était pas désaffecté. (Les Dormeurs 2009)
La Sucrière, ancienne usine de sucre le long de la Saone, accueille aussi dans ses beaux volumes des pièces extra-ordinaires. D'entrée de jeu, on entend frapper, c'est le portail de Shilpa Gupta qui se cogne dans le mur, puis la grille s'éloigne à nouveau pour revenir dans un mouvement que l'on comprend permanent pour retaper de plus belle (Sans Titre 2009). Cette radicalité sur le thème de l'enfermement combiné à une économie de signes m'a fait pensé à l'installation vénitienne de Claude Lévêque. Posé à côté de marionnettes que l'on devine par leur ombres, la vidéo d'Eko Nugroho montre son travail en résidence à Vaux en Velin , où en collaboration avec des jeunes il a réalisé des marionnettes indonésiennes pour jouer et danser à partir des questions posées par les jeunes sur l'amour, l'identité et la précarité.
Et puis plus loin, une vidéo de Lin Yilin où l on voie un jeune menotté et accroupi essayant de marcher dans les rues d'une grande ville dans l'indifférence générale .... no comment.
A l'étage, les murs recouverts d'affiches (notamment "Artistes encore un effort")par les 4 participants de UN NOUS avec au centre une maquette de ville utopique en plexi multicolore que l`òn ne peut apercevoir que par les fenêtres
Encore au dessus, la salle avec les cabanes de pêcheurs d Agnès Varda cohabite avec la table ronde du Collectif Yangjiang Group où une dizaine d'hommes sont attablés mi-tripot, mi-resto avec des écrans rediffusant résultats de matchs de foot etc et ca m'a tellement rappelé la Chine...
Dans le musée d'art contemporain j'ai retenu l'installation lumineuse de Sarkis (L'Ouverture 2009), avec journaux balayés par une soufflerie et celle de Torolab, collectif mexicain exposant un laboratoire à idees destinées à améliorer la vie quotidienne ...
Et puis il y a aussi le sympathique Institut d'art contemporain qui présente les travaux des artistes nés dans les années 70- 80 (Botto e Bruno, Kuang Yu Tsui ...).
Bref ca vaut vraiment le coup d un aller-retour, pour plus d'infos aller sur le site de la Biennale
qui se tient jusqu'au 3 janvier 2010 !
Libellés : Biennale de Lyon, Hou Hanrou, Pedro Cabrita Reys