21 mai 2009

La Force de l'art 02, la triennale de l'art en France, Paris Grand Palais (jusqu'au 1er Juin)




Ne boudons pas notre plaisir, oui j'ai aimé voir cette exposition avec à l'entrée les reflets colorés de Buren, oui on peut critiquer : pourquoi la galerie Lövenbruck est elle autant présente et représentée, Kader Attia dont j'aime habituellement beaucoup le travail, ne s'est pas foulé pour le coup
... mais au moins la France défend sa scène française, sans complexe, et comme elle a du retard à rattraper en la matière , c'est bien ! Les anglais en effet grâce au tir croisé de Saatchi, de la Tate et son Turner Prize, de l'activisme de la Frieze promeuvent tel un nouveau plan Marshall sles British artists, la Suisse idem , on serait bête de ne pas le faire tant nous avons des artistes de talent et tant ils ont du mal à s'exporter, par exemple Claude Levesque qui représentera la France à la prochaine Biennale de Venise n'a pas encore de grande galerie à l'étranger, on s'interroge ? Et puis c'est également une fête de la différence, une affirmation des parti-pris, car tant la peinture, le dessin, l'installation, la scuplture et la photographie sont présentes, avec une formidable vitalité et pertinence.
Les structures de l'architecte suisse Philippe Rahm aident à la lisibilité de l'ensemble, de même l'aspect monographique de chaque white cube ... Certes j'ai trouvé cela inégal, mais comme dirait la galeriste Claudine Papillon "si tu en découvres ou aimes 2 ou 3, ta soirée est sauvée" , donc ma soirée est sauvée. J'ai aimé le travail d'Anita Molinaro et de sa sculpture monumentale de poubelles rouges brulées et fondues, comme explosées, l'appartement coupé en 2 de Grout/ Mazéas. J'ai retrouvé avec bonheur les dessins grands formats de Frédérique Loutz dont un posé sur du papier peint reprenant les même motifs également élaboré par l'artiste en tandem avec la Rolls des graveurs : Michael Woolworth (je me suis laissé dire que le Frac Picardie était intéressé) et puis les dé-compositions quasi-végétales de Michel Blazy.
Et puis en attendant la prochaine édition dans 3 ans, Marc Olivier Wahler, directeur du Palais de Tokyo, que j'ai interviewé la semaine dernière m'a annoncé une exposition sur le même thème prévu pour l'été 2010 en collaboration avec le Musée d'art Moderne de Paris.

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Mon égo , Ben et les autres sur la scène du Cabaret Voltaire ( Zürich 26 Avril 2009)





Ma première participation à un concert Fluxus. Merci Ben (Le vrai) , Thomas (Le Mousquetaire ), Adrian (Directeur avec Philip du Cabaret Voltaire) , Christoph ( Le photographe) ! et les autres ! = où comment je suis devenue Curator sans le savoir : à découper le pantalon de Ben , à jouer du piano selon une partition de John Cage , à croquer des pommes sur la scène du Cabaret Voltaire à Zurich c'était le 26 avril 2009 et il y avait des spectateurs enthousiastes après un démarrage un peu lent, voilà c'était pour paraphraser Wahrol mon quart d'heure de célebrité et surtout la vie est devenue plus vivante !

Un autre concert est prévu en juillet au passage de Retz à Paris : vous aussi vous pouvez participer et vraiment vous amuser.
D'ici là un peu de matière sur le mouvement Fluxus, dont les piéces de ce concert/ entertainment étaient tirées. ma source est le site de Ben , donc la courtesy lui revient.
( à découvrir car je suis sure que vous n'avez jamais vu de site comme ça) :

Fluxus est le nom d’un groupe créé en 1962 et dont les membres vivent un peu partout dans le monde, plus spécialement au Japon, aux États-Unis et en Europe

Sans John Cage, Marcel Duchamp et Dada, Fluxus n'existerait pas.

Surtout sans Cage de qui j'aime à dire qu'il a opéré deux lavages de cerveau. Le premier, au niveau de la musique contemporaine avec la notion d'indétermination, I'autre au travers de son enseignement avec l'esprit Zen et cette volonté de dépersonnalisation de l'art.

Premier apport

En musique et en théâtre, Fluxus apporte dès 1963 la partici-pation du public à l’action. Non pas une fausse participation, c'est-à-dire la comédie qui continue au milieu du public mais un véritable désir du transfert des responsabilités.

Par exemple, Benjamin Patterson demande à chaque spectateur, discrètement et personnellement : " avez-vous confiance en moi ? " Si le spectateur répond oui, il le place à sa droite. Si le spectateur répond non, il le place à sa gauche.

Deuxième apport

L’Event. Lorsque George Brecht arrive et pose des fleurs sur le piano en tant que proposition musicale, c'est focaliser une réalité simple. C'est, dans l'histoire de l'art, le geste limite de "la vie est art". Mais c'est aussi et surtout, en égalisant l'importance des choses, placer l'artiste futur devant une situation de non retour de non art.

Troisième apport

D'après George Maciunas, un concert Fluxus doit être de la musique contemporaine divertissante. Il trouve que beaucoup trop de musique contemporaine est ennuyeuse, trop dépendante pour le public de la nécessité de références historiques culturelles.

Le divertissement dans Fluxus réagit donc contre la culture. Redonne à l'art sa fonction primaire (divertir) et relègue la connaissance de l'histoire de l'art au second plan.

Quatrième apport

L’art par la correspondance, le Mail Art. A partir de 1963, à la fois Ray Johnson et George Brecht se serviront de la poste pour transmettre leurs idées, leur vécu, par des petits détails de la vie, subtilités, anecdotes, etc.

Le Mail Art est non-art non seulement par le contenu des éléments expédiés mais aussi par le refus qu'il implique de jouer l'artiste de carrière, ceci en évitant de passer par le circuit des galeries d'art, etc.

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11 mai 2009

Josephine Meckseper au Migros Museum , Zürich. (jusqu'au 3 mai 09)




Première rétrospective en Suisse d'une star allemande de l'art contemporain, vivant à New-York, défendue par Saatchi, l'artiste se plait à démontrer non sans humour notre schizophrénie de citoyen vivant aux prises avec la société de sur-consommation.

Héritière des ready-made et des collages dada, ses vitrines murales exhibent en les mettant sur un même plan des élèments hétérogènes voire conflictuels, comme des affiches ou manuels de propagande révolutionaire, des articles de mode ou de consommation "banale". Dans cette exposition, un film est projeté sur grand écran dans une salle obsure , ce n'est pas un film de cinéma mais plutôt une publicité de voiture, avec un slogan détourné, et une image toute en puissance et... pollution, qui est est aussi mise en scène de manière très "esthétique" rendant toujours attirant l'objet mis en scène malgré sa nuisance.
Ainsi elle ramène finallement sur-consommation , protestation et spectacle au même niveau , même si nous n'avons pas envie de le voir, comme le dit Rancière : avec elle toute réalité se trouve gouvernée par la loi marchande de l'équivalence, même nos révoltes....