« Antonin Artaud, Logique de l’expérience », à la BNF site F.Mitterrand (Jusqu’au 4 février 2007)
Ironie de l'histoire que cet hommage rendu au génie torturé, au poète, au cinéaste, au dessinateur, à l’homme de théâtre qui refusait l'institution et choisit la marginalité.
Lui écrivait pour témoigner de sa souffrance "même si il n'avait rien à dire" et pour les "analphabètes" . Doit on comprendre que comme Deleuze, il écrit au nom des analphabètes, donnant la langue à ceux qui n'en n'ont pas, ou qu' il écrit pour nous tous qui sommes tous des analphabètes, et ainsi nous rappeler que la langue et le sens nous échappent toujours ?
Ne pas manquer le seul de ses films qui fut réalisé "Le coquillage et le clergyman" (1927) où là encore le langage cinématographique est non verbal, non linéaire , mais onirique et poétique.
Avec ses dessins, son rapport au corps le place dans la famille de Francis Bacon, tant le visage humain est ici, convulsion, cri.
Poignant, ce parcours fait toucher du doigt la complexité et le génie fulgurant d’un homme dévoré par sa « sur-acuité ».